L'Oracle Belline
Une brève présentation
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Parmi les jeux de voyance les plus utilisés
aujourd'hui, l'Oracle Belline tient une place particulière puisque
contrairement à la plupart des autres jeux, il a été publié
sans interruption pendant plus de soixante ans. Comment
expliquer cela ? L'excellent marketing de son éditeur a
bien entendu joué un rôle prépondérant, mais cet oracle jouit surtout
de qualités intrinsèques qui ont largement contribué à son succès. Cet
article présente l'Oracle Belline dans ses grandes lignes...
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Dès les premières éditions, l'Oracle Belline
se présente dans une boite à
gorge en carton, décorée d'un papier en simili-cuir noir imitant la
peau de serpent. Sur la face principale est imprimée en lettres dorées
« Oracle Belline » dans une belle typographie elzévir
capitale.
À la
jointure
des deux parties de la boite apparaît, également en doré, un filet
horizontal qui fait tout le tour de la boite, si bien que
l'ouverture de celle-ci les éloigne l'un de l'autre pour révéler une
gorge totalement dorée et découpée à l'avant et à l'arrière d'un
demi-cercle qui facilite l'extraction du jeu et de son livret.
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Une boite à gorge dorée
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Comme la plupart des jeux de cette période, l'Oracle
Belline s'accompagne d'un livret explicatif. Celui-ci comprend une
pleine page réservée au propriétaire du jeu afin qu'il y appose son nom
« Jeu personnellement réservé à... » suivie de l'histoire extraordinaire des
cartes « oracle » dans laquelle on
apprend qu'un hasard amène Belline à hériter d'un jeu dessiné
du milieu du XIXe
siècle (soit cent ans
auparavant) par Jules Charles
Ernest Billaudot, dit le Mage Edmond (1829-1881). On sait que parmi les
grands ésotéristes, un certain nombre ont forgé leur mythe de leur
propre imagination ou en s'inspirant de faits historiques suffisamment
antérieurs pour les faire briller d'une certaine aura. Dans le cas de
Belline, rien ne permet de confirmer ou d'infirmer le récit qu'il nous
offre, mais qui d'une manière ou de l'autre, apporte son lot de
mystères à ce jeu, pour celui qui l'utilise.
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L'histoire
extraordinaire des cartes oracle,
d'après Marcel Belline. |
Les cartes, plus grandes que celle d'un jeu de bridge
(6 cm × 9,7 cm) sont imprimées
sur un papier ivoire vernis très cartonné, dont les coins ont été
conservés carrés, à la manère des premiers jeux de cartes historiques.
Le cadre, orné de vingt-huit cercles dorés comprenant
en réserve un motif floral à cinq branches (ci-contre, un peu plus
bas), occupe avec la bordure
blanche, près d'un centimètre sur tout le pourtour de la face. À
l'intérieur de ce cadre, une illustration symbolique, dessinée à la
plume et mise en couleurs est accompagnée de deux éléments textuels :
en haut à gauche, le numéro et à droite verticalement un mot, parfois
accompagné de son article, qui apporte une direction quant à
l'interprétation de l'arcane. Enfin, en haut à droite, on trouve le
symbole d'une des sept planètes de l'astrologie traditionnelle. Cette
dernière information se trouve sur quarante neuf cartes (sept cartes
pour chacune des sept planètes) mais n'apparaît pas sur les trois
premières cartes : la destinée (clef), l'étoile de l'homme et
l'étoile de la femme. Aux cinquante-deux cartes structurées
selon ce modèle, viennent quatre autres : la carte bleue, qui
sert aussi au tirage en symbolisant le consultant, une carte
« manuscrite à la plume » par Belline, et une revue
de
presse qui fait l'éloge de Belline et rappelle qu'il fut l'élève de
Madame Fraya. Quant au dos des cartes, il représente un ciel nocturne :
fond bleu profond sur lequel sont disséminées des étoiles à quatre ou
huit pointes. Le cadre doré mord partiellement sur le fond étoilé en un
jeu de rayons qui convergent vers le centre du ciel. Autant de détails
qui confèrent à ce jeu, des vertus particulières auxquelles personne
n'est totalement insensible.
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Quelques cartes étalées
Détail de la carte no 1:
la clé ou « la destinée » |
Évolution
Au fil des années, l'Oracle Belline a fait l'objet de
nombreuses réédition, dont
nous proposons ici un
tour d'horizon.
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